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Le projet éducatif de la fédération Léo Lagrange « Pour comprendre et changer le monde »
Dans son projet éducatif « Pour comprendre et changer le monde », la Fédération Léo Lagrange expose les principes de son action éducative : éveiller les consciences, développer les capacités de chacun.e à penser le monde dans lequel il.elle évolue, et à y exercer son esprit critique.
Depuis 2002, par la mise en place du programme « Démocratie et Courage » dans les collèges et les lycées pour les 12-18 ans, puis « Défis et Différences » dans les écoles élémentaires pour les 8-12 ans, la Fédération Léo Lagrange participe à l’éducation à la citoyenneté et la sensibilisation contre toutes les formes de discriminations auprès des publics des établissements scolaires, en tant qu’association complémentaire de l’Éducation nationale.
Basés sur les principes de la pédagogie active, ces ateliers sont pour objectifs d’amener les participant.e.s à prendre la parole, à exprimer leurs points de vue, à échanger dans le groupe en respectant l’autre, à prendre conscience de la diversité des opinions.
Parmi les sujets traités par ces programmes, les thématiques du sexisme et de l’homophobie font l’objet d’activités dédiées. Les phénomènes d’exclusion, de discrimination en raison de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle sont encore aujourd’hui présents, dans la société en général.
La Fédération Léo Lagrange, convaincue de la nécessité d’actualiser ses outils éducatifs afin de sensibiliser au mieux ses publics, a souhaité s’associer à l’association Cartooning for Peace [2] pour créer ce support pédagogique Les Images de la diversité un outil pour créer le débat à partir du média du dessin de presse.
La thématique
Pourquoi vouloir, dans un même outil pédagogique, parler des thématiques du sexisme et de l’homophobie ? Parce que les clichés, les stéréotypes, les phénomènes d’exclusion et de discrimination que subissent les femmes et les personnes LGBT renvoient aux mêmes mécanismes. Les représentations sociales qui pèsent sur les femmes comme sur les hommes sont normées du fait du genre de chaque individu : pour répondre à cette norme, femmes et hommes sont supposé.e.s être hétérosexuel.le.s, et sont supposé.e.s se comporter « comme des femmes » ou « comme des hommes ».
Le 8 mars :
Depuis 1977, le 8 mars est la journée internationale des femmes (selon l’ONU) ou la journée internationale des droits des femmes (expression la plus souvent utilisée en France) :l’occasion pendant une journée, de parler des droits des femmes, en France et dans le monde, de faire un état des lieux des inégalités entre les femmes et les hommes.
L’idée d’une « journée internationale des femmes » remonte à la conférence internationale des femmes socialistes de 1910. La date du 8 mars quant à elle aurait été choisie en référence à plusieurs événements aux manifestations ayant eu lieu en Allemagne pour le droit de vote des femmes, le 8 mars1914 ou à celles des ouvrières de Saint-Pétersbourg, le 8 mars 1917.
Un peu d’histoire
En 1791, pour répondre à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges publiait la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour réclamer l’égalité des droits civiques.
Le Code Civil stipulait en1804 : « Le mari doit protection à sa femme. La femme doit obéissance à son mari. (...) Les personnes privées de droits civiques sont les mineurs, les femmes mariées, et les débiles mentaux ».
Jusqu’en 1954, la loi imposait que les femmes ne pouvaient pas ouvrir de compte en banque ou accepter un travail sans l’autorisation de leur père ou de leur mari.
En 1970, le terme d’« autorité paternelle » est remplacé par « autorité parentale ».
En 1975 est adoptée la loi Veil, qui autorise l’Interruption Volontaire de Grossesse, ou IVG.
Le droit à la parole
La Nouvelle-Zélande fut le premier pays, en 1893, à accorder le droit de vote aux femmes. Il faudra attendre 1944 pour la France, et jusqu’en 1971 pour la Suisse !
En 2010, à la suite d’un article publié par l’écrivaine Rebecca Solnit [3], le terme de « mansplaining » apparaissait dans les médias. Contraction de l’anglais « man » pour « homme » et de « explaining » pour « expliquer », il s’agit d’un concept qui décrit les situations dans lesquelles un homme explique à une femme un sujet qu’elle connaît elle-même.
À la suite des révélations en octobre 2017 des agressions sexuelles commises par le producteur états-unien Harvey Weinstein, les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc ont vu des centaines de femmes témoigner des agressions qu’elles ont subies et subissent.
Le déroulé de l’atelier
Par le biais d’un photolangage, il s’agit de proposer aux participant.e.s de s’exprimer sur le sujet polémique et complexe de l’égalité homme-femme et du sexisme.
Après un passage en revue minutieux de chaque dessin de presse, chacun.e pouvait choisir l’un d’eux et qui permettait d’exposer son point de vue sur la question. Les participant.e.s ont beaucoup apprécié le travail des dessinateurs et dessinatrices de presse du monde entier et ils.elles ont pu avoir des difficultés à faire leur choix.
Ensuite, nous avons commencé un tour de parole qui devait permettre, dans le respect et la compréhension, de présenter son image de presse, pour donner son avis, partager une émotion, un questionnement, un témoignage, etc.
Ce fut chose faite, en toute fluidité et écoute active de la part de tou.te.s.
Les remarques du groupe ont surtout porté sur les évolutions dans le contexte français et sur les difficultés toujours actuelles dans le monde entier.