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Réaffirmer l’importance de la Déclaration universelle des Droits de l’homme et de la protection desdits droits.
En guise d’introduction à cette Journée consacrée aux droits de l’homme, organisée par Terre des Hommes, j’aimerais souligner son importance, alors que nous célébrons cette année le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Il convient en effet de réaffirmer l’importance de la Déclaration et de la protection desdits droits.
Il faut souligner aussi qu’en France, cette célébration revêt une importance particulière, et ce pour trois raisons.
- En premier lieu, la France a un rôle historique en matière de droits de l’homme, notamment avec l’adoption de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen proclamée en 1789
- En deuxième lieu, la Déclaration a été adoptée en France, à Paris le 10 décembre 1948, les Nations Unies siégeant alors au Palais de Chaillot à Paris.
- Enfin, si le nom d’Eleanor Roosevelt est souvent associé à la Déclaration, il convient de rappeler que René Cassin a été un des principaux inspirateurs de la Déclaration et que Stéphane Hessel a lui aussi participé aux travaux. Et peut-être certains ont encore en mémoire le souvenir de René Cassin, le Prix Nobel de la Paix de 1968 précisément pour son travail sur la Déclaration, alors qu’il venait animer les colloques, ici à la Faculté de droit, aux côtés de Karel Vasa [1].
Les Droits de l’homme et la charte des Nations unies
Cela étant dit, constatons que le terme ‘Droit de l’homme’ revient à sept reprises dans la Charte des Nations Unies, le texte fondateur de l’Organisation. La promotion et la protection des Droits de l’homme constituent donc un objectif primordial et un principe directeur de l’Organisation.
La Déclaration universelle des Droits de l’homme est le texte fondamental, qui a placé les droits de l’homme au centre du droit international.
Et la Déclaration pose ces droits de façon universelle, et comme indivisibles et inaliénables.
Certes, les Nations Unies qui ont été créées en 1945 avec 51 Etats Membres, en comptent 193 aujourd’hui, soit environ quatre fois plus. En 1948, elles en comptaient 58, mais tous les systèmes juridiques, toutes les cultures et les croyances étaient représentés lors de l’adoption de la Déclaration. Il faut donc réaffirmer le caractère universel – continu – de la Déclaration, contre les tentatives de la réduire au prisme des communautarismes et autres particularismes.
La Déclaration pose en 30 articles les droits de l’homme fondamentaux, indivisibles. Et ce qu’il faut bien voir, c’est que les objectifs des Nations Unies, tels que définis par la Charte et regroupés autour de Droits de l’homme : Paix et Sécurité, Développement économique et social, Droit international et Affaires humanitaires, eux aussi sont indivisibles. Il ne saurait y avoir de paix durable sans ce respect des droits de l’homme, et de droits de l’homme sans développement économique et social, sans respect du droit international… et nous pourrions continuer. C’est là un trait cardinal qui guide l’Organisation et son action.
Des visions opposées
Mais là, toutefois vont s’affronter deux visions, l’une plus libérale et l’autre plus socialisante. Cet affrontement se retrouvera dans l’histoire de l’organisation, les premiers privilégiant les droits civils et politiques par rapport aux droits économiques et sociaux, en arguant qu’il ne saurait y avoir de développement sans liberté, et les autres prétendant l’opposé.
Et il semblerait que la première approche domine aujourd’hui, si les notions de liberté et d’égalité semblent faire d’une réaffirmation constante, celles de solidarité et de fraternité, celles-là même qui fondent notre Humanité, ne paraissent pas recevoir une telle adhésion. Il suffit de voir le traitement donné aux migrants pour s’en convaincre.
Une déclaration universelle à compléter
Et si la Déclaration pose les droits de l’homme fondamentaux, il est apparu nécessaire à la communauté internationale de la compléter de façon pratique, notamment pour renforcer la protection de groupes plus vulnérables. Mentionnons dans ce contexte la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979, la Convention internationale des Droits de l’Enfant de 1989, ou encore la plus récente Convention relative aux droits des personnes handicapées de 2006.
La Déclaration universelle des droits de l’homme se trouve ainsi au cœur d’un formidable arsenal juridique visant à assurer la protection des droits de l’homme, assorti de toute une série d’organes et de mécanismes de contrôle, mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies.
Réaffirmer, faire valoir, faire vivre les Droits de l’homme.
Les textes, les droits de l’homme existent ; en cette année de célébration, il convient de les réaffirmer, de les faire valoir, de les faire vivre, encore et encore !
En ce sens, je salue Terre des Hommes, pour l’organisation de cette journée de célébration.
Je vous remercie.