
Quel est le rapport entre la Déclaration universelle des Droits de l’homme et l’islam ?
Il me semble que les pays arabes après 1948 n’avaient pas signé la DUDH, mais qu’ils ont fait une déclaration des droits de l’Homme à Islamabad, qui a donc touché une autre sphère que le monde occidental. Et je m’interroge : est ce que maintenant, tous ces pays se réfèrent à la DUDH plutôt qu’à la déclaration d’Islamabad pour entrer vraiment dans l’universalité des Droits de l’Homme ?

Il y a toujours le principe de la solidarité qui a été mentionné par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples en 1981, et puis par la Charte européenne des droits fondamentaux adopté à Nice en 2000. Et donc, cette Charte africaine, il y a l’échelon international, puis il y a l’échelon régional. Vous avez la Ligue des États arabes, vous avez la Conférence islamique. Est-ce qu’ils viennent réduire ou affirmer la DUDH ? Simplement, je crois que la chose essentielle c’est bien d’affirmer la DUDH. Elle doit avoir la prééminence sur n’importe quel autre texte qui serait inspiré par une autre philosophie ou un autre système de pensée.

En 2015, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,8 milliard, soit 24 % de la population mondiale ce qui fait de l’islam la deuxième religion du monde après le christianisme et devant l’hindouisme.
Il existe trois textes qui officialisent le rapport entre la charia, droit islamique, et la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
1981 : « Déclaration islamique universelle des droits de l’homme de 1981 » proposée par le Conseil islamique d’Europe et présentée le 19 septembre 1981, lors d’une réunion organisée à Paris par l’Unesco. Elle n’a pas été votée mais elle a inspiré les autres textes.
1990 : La Déclaration des droits de l’homme en islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l’Organisation de la conférence islamique, qui a un siège permanent à l’ONU a été ratifiée par cinquante-sept États.
« Cette adaptation se traduit notamment par une forte imprégnation religieuse, l’affirmation de la primauté divine, la limitation de la liberté de choisir sa religion et d’en changer, la limitation de la liberté d’expression et par l’inégalité des droits entre l’homme et la femme »
1994, 2004 : Charte arabe des droits de l’homme.
Elle a été votée par en 1994, actualisée en 2004 par la Ligue arabe, qui compte 22 états membre et a voix consultative à l’ONU.
Cette charte s’inscrit dans la lignée de la Déclaration des droits de l’homme en islam. Mais contrairement à cette dernière elle ne comporte pas de référence à la Loi islamique. Après avoir accueilli de façon positive la signature de cette charte, le Haut Commissariat aux Droits de l’homme a diffusé, le 30 janvier 2008, un communiqué critique soulignant que le texte reste incompatible avec les normes internationales. Les critiques concernent l’assimilation du sionisme au racisme, le droit des femmes, la négation des droits des non-citoyens, le maintien de la peine de mort pour les mineurs.
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Pays membre de l’Organisation de la coopération islamique où la charia ne joue aucun rôle dans le système judiciaire.
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Pays où la charia s’applique aux questions de statut personnel (mariage, divorce, héritage et autorité parentale).
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Pays où la charia s’applique intégralement, aussi bien aux questions de statut personnel qu’aux procédures pénales.
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Pays avec des variations régionales dans l’application de la charia.