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Présentation
Fondée à Cali en 1992, l’organisation veut répondre à la nécessité de promouvoir l’autonomisation et le pouvoir d’action des femmes face à leur dure réalité – violence, discrimination, négation de droits et rares opportunités de participation – afin qu’elles puissent changer ces conditions. L’association élabore et met en œuvre des propositions pédagogiques d’enquêtes, d’éducation, de communication et d’organisation en accord avec les réalités, afin de renforcer les capacités de changements personnels et collectifs.
Quelle est la spécificité de votre travail ?
La spécificité de notre travail :
- l’autonomisation des enfants, des jeunes et des femmes, autochtones, afro-colombiens et métis, pour qu’ils puissent exercer leurs droits ;
- la formation d’animateurs et d’animatrices
- pour diffuser les droits et les défendre dans les communautés
- pour participer à des actions citoyennes exigeant le respect des prescriptions des lois nationales et internationales ;
- l’articulation avec d’autres organisations et réseaux pour travailler autour des droits de l’homme, en particulier dans le domaine de la non-violence et de la culture de la paix, de l’égalité des sexes et de la santé sexuelle et reproductive.
Quelles sont, dans votre pays, les principales atteintes aux droits de l’homme ? Quel genre de risques devez-vous affronter ?
Un projet d’exclusion :
Les atteintes ont à voir avec la continuité de la mise en œuvre d’un projet d’exclusion, corrompu et violent, pour ne favoriser que les élites et les grandes entreprises nationales et transnationales, niant en fait la validité des droits fondamentaux de la population, tels que santé, éducation, participation, paix, environnement sain, nutrition.
Le pillage des ressources par les multinationales
Ce modèle est fortement dominant dans notre région – le sud-ouest de la Colombie – au détriment des communautés ancestrales indigènes, afro-colombiennes et paysannes. Il pille les grandes richesses naturelles qui existent dans la région.
Le recours à des groupes armés
Le danger est que cela continue à être mis en œuvre en utilisant l’action violente des groupes armés qui servent les élites susmentionnées, ainsi que l’augmentation de la persécution des défenseurs des droits de l’homme.
Qu’attendez-vous de Terre des Hommes et du gouvernement français dans ce combat ?
Nous attendons de Terre des Hommes France :
- une continuité dans la solidarité, dans les relations de respect et d’entraide que nous avons eues jusqu’à présent par l’engagement dans les luttes quotidiennes des enfants, des femmes et des jeunes pour exercer leurs droits
- en les diffusant en Europe,
- en les soutenant économiquement,
- en leur apportant un soutien technique dans la formulation, l’exécution et le suivi de projets,
- qu’elle fasse connaître la situation réelle du sud-ouest colombien,
- qu’elle exige des gouvernements et des citoyens du Nord le soutien aux populations et la remise en question des politiques et des modèles qui minent leur bien-vivre.
Nous attendons du gouvernement français :
- les processus et les projets d’applicabilité et d’exercice des droits économiques, sociaux, politiques, culturels, environnementaux
- la vigilance des entreprises françaises présentes en Colombie pour se conformer aux normes internationales de respect des populations autochtones et de leurs droits, ainsi que la sanction lorsque cela ne se produit pas
- la reconnaissance et le soutien des défenseurs des droits humains et l’exigence que le gouvernement colombien les protège et que toutes les agressions contre eux soient punies, c’est-à-dire la fin de l’impunité.
Milena Sinisterro, de Taller Abierto, a participé à la Form’action de la Délégation du Doubs Droits humains et droits des femmes (2017). Retrouvez son intervention dans les Actes Femmes et droits humains – Du corps à l’accord – Actes de la formaction 2017 p.61-73.
À lire aussi
- L’interculturalité un remède contre l’hégémonie culturelle. Cet article est la participation de Taller Abierto, aux Actes de la form’action 2016 organisée par la délégation : Le droit à la Culture - La culture, c’est vital. Article paru pp. 161-165 des Actes, traduction des éditeurs.