Sommaire
Présentation
CIASE (Corporación de Investigación y Acción Social y Económica) est une organisation féministe mixte qui promeut l’exigibilité et la réalisation intégrale des droits humains, en particulier des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Elle agit dans le Vichada où les « néo-paramilitaires » et des narcotrafiquants en font toujours une région à haut risque. D’origine nomade, la population qui l’habite, le peuple Sikuani, a dû se sédentariser à cause de l’élevage extensif, de la monoculture et pour sa sécurité. Elle a été déclarée en menace d’extinction physique et culturelle en 2009 par la Cour constitutionnelle colombienne.
Quelle est la spécificité de votre travail ?
L’association CIASE (Corporación de Investigación y Acción Social y Económica, Association de recherche d’action sociale et économique) poursuit un travail de défense des DESC auprès des femmes et plus spécifiquement sur le genre, les différence et leurs rapports. Ces approches rendent notre travail unique et reconnu dans les espaces où nous travaillons.
Il est important de dire que CIASE évolue avec une stratégie appelée « chaîne d’incidence » qui relie les actions des organisations locales, avec celles des organisations régionales et nationales ; les organisations locales sont leurs propres porte-parole des activités qu’elles mettent en œuvre.
Quelles sont, dans votre pays, les principales atteintes aux droits de l’homme ?
Le pays est actuellement confronté à la signature de la paix avec l’une des plus anciennes guérillas d’Amérique latine. Cela met le pays et ses habitants au défi d’une violence exacerbée liée :
a) aux acteurs qui ne se soumettent pas à la signature de la paix,
b) aux acteurs paramilitaires qui décident de prendre ou de reprendre les territoires,
c) aux acteurs (BACRIM) qui décident de contrôler les activités de trafic de drogue abandonnées par les FARC,
d) à l’arrivée d’entreprises agroalimentaires et extractives qui, sous la protection de l’État par la loi ZIDRES, monopolisent les terres, polluent et endommagent la nature et ses territoires.
Quel genre de risques devez-vous affronter ?
À l’heure actuelle, les principaux risques sont soulevés par ce qui a été vu précédemment. CIASE agit pour s’y opposer.
L’arrivée des entreprises extractives et de l’agro-industrie dans les régions où nous travaillons, notamment dans le Vichada, à l’est de la Colombie, dévaste l’environnement, nuit à la nature et met en péril les peuples ancestraux qui ont habité ces territoires.
Qu’attendez-vous de TDH et du gouvernement français dans ce combat ?
« Quand les entreprises sont arrivées, elles nous ont pris nos terres. Nous vivions alors sur un territoire restreint, et avions perdu une partie de notre culture. C’est pour cela que nous les femmes, nous avons décidé de nous organiser, de nous unir, de renforcer notre identité culturelle et d’exiger notre droit. », Conseil des Femmes Autochtones Sikuani Jumenindwa COMISJU.