Sommaire
- Gevigney et Mercey, et son Association culturelle et sportive
- Une installation discrète, efficace et chaleureuse
- Stand et exposition de Terre des hommes : qualité et controverse
- Chansons à la carte, créer une atmosphère d’attention, de bienveillance
- Envol, partager le rêve d’un monde embrasé par la beauté et la fraternité.
- De la soirée sympathique au questionnement intime
Gevigney et Mercey, et son Association culturelle et sportive
Gevigney et Mercey, une communauté de village, 500 habitants, une église au clocher comtois récemment rénové dont les habitants sont, à juste titre, très fiers, un terrain de sport impeccable, un maire, un des plus jeunes de France et des associations, entre autres L’Association culturelle et sportive de Gevigney et Mercey.
C’est elle qui a répondu à la proposition d’une adhérente de Terre des Hommes d’organiser au bénéfice de l’association de solidarité internationale une soirée « concert spectacle » avec restauration rapide. La partie spectacle, le concert Chansons à la carte par Guy Vigouroux, de l’association Sauf le respect que je vous dois, et le spectacle de danse et de feu Envol de Lara Castiglioni de la compagnie Entre terre et ciel, est offerte par les artistes.
Une installation discrète, efficace et chaleureuse
Les chapiteaux, les bancs et les tables, l’estrade, l’espace circulaire pour le feu, sont prêts pour accueillir public et artistes.
Le stand et l’exposition de Terre des hommes sont montés avec les enfants désireux d’« aider » et « faire plaisir ».
Les parfums des frites, des barbecues de saucisses et de merguez, des gaufres commencent à se répandre, les premiers arrivants se retrouvent, bavardent, font leur commande à la buvette.
Stand et exposition de Terre des hommes : qualité et controverse
Au stand de Terre des hommes, on commente l’artisanat : « C’est original », « C’est de meilleure qualité que ce qu’on voit d’habitude ». L’exposition « Migrer de Birmanie en Thaïlande » suscite des questions : « C’est quoi un partenariat ? », « Qu’est ce que vous faites en France ? ». L’information, la sensibilisation sont reconnues par certains comme des activités à part entière qui exigent des prises de position politique prêtant à la controverse.
Chansons à la carte, créer une atmosphère d’attention, de bienveillance
20h30 : le concert commence. Guy Vigouroux, par sa jovialité, son talent d’animateur, sa conviction, la qualité de sa voix, de son phrasé et de sa diction, peu à peu, capte l’attention des dîneurs, buveurs et « papoteurs ». Peu à peu, ils se mettent à éplucher « la carte des chansons » pour choisir parmi les quelques 400 proposées celle que chacun-e a particulièrement envie d’entendre chanter rien que pour lui, rien que pour elle. Peu à peu, le groupe bruyant se transforme en public/acteur attentif, où chacun fredonne, pour lui même, une réminiscence, l’air qu’il aime et qui émerge de l’oubli.
Il se crée une atmosphère d’attention, de bienveillance, d’entente, où la cruauté du monde se trouve dépassée par la compassion et la bonté.
Envol, partager le rêve d’un monde embrasé par la beauté et la fraternité.
22h30 : la nuit est noire mais le cercle magique du feu est repéré par le groupement de quelques lanternes aux formes inattendues, venues de tous les horizons. La musique, aux sonorités étranges, convoque tous les instruments du monde. Une silhouette blanche, au costume à l’allure de derviche tourneur, allume la flamme, les flammes, une dans chacune de ses mains, elle jongle, joue, danse avec elles, pour devenir elle même flamme tourbillonnante avec sa large jupe blanche. Elle enflamme des brasiers au sol, elle danse avec le feu sur la terre, elle lance le feu dans le ciel, elle disparaît au centre du tourbillon enflammé pour reparaître en ange de lumière. La flamme se dirige vers un endroit obscur du cercle, elle revient avec des oiseaux blancs. Ils sont trois, la femme, le feu, les oiseaux, à s’attirer et s’éloigner dans une sorte de pavane aérienne, indéfinissable de lumière, d’envol et de retour.
Le public peu à peu se tait, saisi par cette étrangeté, et cette beauté. Plus tard quelqu’un dira « C’est mystique ». Et c’est bien là le cœur de la fascination. La danseuse transcende une technique exigeante et dangereuse. Elle efface les lignes de partage entre l’ombre et la lumière, la pesanteur et l’envol. Elle nous transporte, au-delà des contingences et des limites, là où tout est possible : l’envol de la femme, de la colombe dans une flamme toujours en mouvement, pour partager le rêve d’un monde embrasé par la beauté et la fraternité.
De la soirée sympathique au questionnement intime
Ainsi la soirée qui s’annonçait au départ comme une soirée sympathique de collecte de fonds est devenue grâce à la remarquable organisation de la soirée, à l’entente harmonieuse de tous un moment privilégié de fraternité magnifié par les artistes, Guy Vigouroux et Lara Castiglioni.
La poésie du verbe, du corps et du feu a touché les consciences, éveillé les imaginaires, laissant chacun face au questionnement intime du verbe et du feu qui détruisent ou qui sauvent et de son propre rôle dans l’univers.